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conclusions testateur, ses héritiers et quelques personnes de confiance (les héritiers, en particulier, faisant pression chacun en sa propre faveur), se poursuivait par le choix du scribe. Ce dernier préparait ensuite un premier état, un brouillon en fait, du testament, ce qui lui laissait une large capacité d’influencer la rédaction de l’acte. Venait enfin la rédaction du testament luimême. La validation du testament se faisait par le sceau ou par le seing notarial (parfois par les deux), mais les témoins étaient le plus souvent indispensables. Les Siete Partidas, à la suite du droit romain, exigeaient 7 témoins, mais si beaucoup de testaments en avaient autour de 6 ou 7, dans d’autres ils étaient beaucoup plus nombreux, jusqu’à 15 en LeónCastille ou 22 en Catalogne. Le problème majeur des testaments était celui de leur exécution. Car dès la mort du testateur, nombreuses étaient les personnes qui n’avaient pas intérêt au strict respect des dernières volontés du défunt. Il s’agissait là d’un problème juridique et politique, mais qui relevait aussi de la diplomatique. Car le testateur, prévoyant, avait veillé à pourvoir son testament de nombreuses garanties, en le dotant de clauses juridiques, mais aussi de moyens de validation, notamment de témoins. On pouvait aussi, même si la pratique ne semble pas avoir jamais été majoritaire, fermer le testament (« lettres closes »), de manière à le protéger par le secret. La question de l’exécution s’est posée avec une particulière acuité pour les rois, dont certains, inquiets pour le salut de leur âme ou désireux de laisser une dernière trace de leur puissance, avaient multiplié les dons généreux mais ruineux, et avaient cherché à obliger leur successeur à respecter leur volonté, alors qu’eux-mêmes souvent avaient commencé leur règne en allégeant les dons prévus par leur prédécesseur. Mais les rois n’étaient pas les seuls à avoir ce souci, comme le montre entre autres le cas de la Danoise Ida Falk de Gladsax, décédée en 1399. Le choix des exécuteurs testamentaires était un problème récurrent. Il a été posé avec une acuité particulière dans le cas du Portugal, où leur nomination se généralise à la fin duXIIIe siècle. Souvent choisi dans sa famille par un laïc, dans son église par un clerc, l’exécuteur diffère de l’hé626

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