RS 33

conclusions Mais, en ce qui concerne les dernières volontés, le testament n’était qu’un document parmi bien d’autres. Vu leur importance les testaments ont fait l’objet de réglementations, sous la forme d’ordonnances urbaines, par exemple pour les villes impériales du sud-ouest de l’Allemagne, ou de compilations de droit d’origine privée comme au pays de Galles; les testaments sont présents dans les formulaires, et cela dès l’époque mérovingienne; l’exécution des testaments est évoquée dans des lettres, des mandements, des comptes, des obituaires; à Porto on trouve au dos de certains testaments des listes de dettes du testateur; il fallait parfois envoyer une lettre pour annoncer le décès, comme on en trouve pour des marchands souabes à Venise ou pour des colons espagnols en Amérique; sans compter, bien sûr, toutes les interventions orales dont nous n’avons au mieux que de vagues mentions, mais que de beaux cas gallois, comme celui de Gruffud ap Cynan (mort en 1137), ont permis de mettre en évidence. Le testament et l’ensemble des autres documents relatifs à l’expression et l’exécution des dernières volontés peuvent donc être considérés comme une sorte de«chaîne documentaire », comprenant, selon les cas, plusieurs types de documents en amont, mais surtout en aval du testament à proprement parler. Dans le cas des comtes de Flandre cette chaîne comprenait le testament, qui en était la tête, les codicilles éventuels, les actes relatifs à l’exécution, les comptes administratifs sur rouleau et les nombreux vidimus qui confirmaient les actes écrits. Le testament lui-même pouvait être en quelque sorte mis en chaîne: celui de l’évêque de Valence Jaspert de Botonach a ainsi été copié dans le registre notarial (où une note précise qu’à la lecture du document, 13 jours après la mort du testateur, tous les témoins ont marqué leur accord; la présence de témoins est aussi évoquée entre autres à Salamanque en 1240), mais une copie sur parchemin en a été établie peu après à la demande du chapitre cathédral; une autre copie a été faite un demi-siècle plus tard dans un livre de testaments créé par le même chapitre pour garder la mémoire des fondations dont il avait bénéficié. Le plus souvent, les testaments étaient établis soit sous la forme d’un acte original, soit comme minute dans un registre notarial. Il arrivait qu’un livre spécifique fût consacré aux testaments: on l’a vu pour le cha624

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