etestament est un document étudié et utilisé depuis longtemps par de nombreux historiens: du droit, de l’économie, de la société, de la famille, des mentalités, de la santé, du livre, du genre, de la vie quotidienne…Et par les diplomatistes. Mais il restait encore bien des recherches à mener sur les testaments, et plus largement sur l’expression des dernières volontés. Le colloque réuni à Stockholm à l’initiative de Claes Gejrot, et magnifiquement organisé par lui, a offert aux auditeurs, et maintenant aux lecteurs, un remarquable ensemble d’études. Conformément à la mission première de la Commission Internationale de Diplomatique, cellesci ont été ancrées dans une région, une période, voire un genre diplomatique, permettant ainsi une comparaison àl’échelle de l’Europe. Et même au-delà : pour la première fois nos centres d’intérêt ont traversé l’Atlantique, à la suite de la colonisation espagnole ! Ce foisonnement de recherches a permis de belles avancées. Il est impossible ici de résumer tous les acquis de notre colloque, mais il importe d’en souligner quelques axes importants. Nous avons pu évoquer une grande diversité de documents. Les testaments eux-mêmes bien sûr, qui disparaissent en tant que tels auxIXe–Xe siècles (mais par un processus lent et complexe, non sans tâtonnements, mis en évidence pour l’Italie septentrionale), pour revenir d’abord à Bologne, et progressivement ensuite, surtout à partir de la seconde moitié duXIIe siècle, dans toute l’Europe latine. Leur retour ne s’est pas fait partout au même rythme: en Bohême par exemple, longtemps attachée à l’oralité, l’établissement d’un testament n’est devenu habituel dans la noblesse qu’à la fin duXIIIe siècle. Il est vrai que dans cette région comme dans d’autres, le testament pouvait servir à d’autres fins: il arrivait qu’on lègue ses biens à un monastère ou une autre église avant de partir en croisade, ce qui permettait au testateur, s’il revenait, d’annuler le testament et de récupérer ses biens, entretemps gérés et protégés par l’Église. L benoît-michel tock & kurt villads jensen 623
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